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FEEL GOOD MOVIES (1) Dans le New York de 1991, un ex-animateur de radio tête à claques aide un clodo frappadingue à retrouver le Graal… et l’amour. Hymne à la folie, au délire et au joyeux bordel, « The Fisher King » sert à Robin Williams, sur un plateau doré, un de ses plus beaux rôles.

Pour te faire envie

Oyez, oyez, l’immonde animateur Jack qui pousse ses auditeurs dans leurs derniers retranchements. Jusqu’au jour où l’un d’entre eux prend ses conseils au pied du micro. Il empoigne un fusil et réalise un carnage dans un restaurant. Commence la Rédemption de Jack. Cet enfoiré cynique, prend sous son aile titubante le destin d’Henry. Ce clodo a perdu la raison quand son épouse a été tuée, devant lui, lors du fameux massacre initié involontairement par Jack. Notre enfoiré n’aura pas trop le choix que d’aider Henry à retrouver le Graal en plein New York et arranger ses histoires de cœur. Une quête où il renoue avec lui-même, même si ce n’est pas gagné de prime abord.

 

Pourquoi c’est plus que bien

Dans « The Fisher King », le réalisateur Terry Gilliam nous prouve que la folie douce, forte, tendre se pose comme seul antidote au monde contemporain. À sa dureté cynique, il réplique par un univers médiéval, foutraque, qui assemble avec génie le bric et le broc. Dans ce délire innocent se tapit la clé de la résilience. Chaque paumé finit par y retrouver son Graal intérieur, son bonheur de vrai humain. Une scène, celle de la danse dans le Grand Central Station, a marqué les fans du film. Elle se rejoue depuis, en vrai, chaque 31 décembre. Dans sa biographie, « Gilliamesque », Terry explique que son « The Fisher King » a aidé un spectateur à accepter la mort de sa femme dont il se sentait coupable. Ce film sublime s’octroie en bonus une distribution royale : Robin Williams, Jeff Bridges, Mercedes Ruehl et Amanda Plummer. Un quatuor impérial servit par des scènes magnifiques. A chaque vision de ce film, sa richesse me ravit et j’y découvre de nouvelles facettes.

« The Fischer King » (1991), de Terry Gilliam, le seul américain des Monty Phyton, scénario de Richard LaGravenese, dont c’était la première expérience cinématographique. Une nouvelle version DVD/Blu-Ray avec un livret de 50 pages est sortie le 20 octobre 2021 sous l’égide de WildCat. Image restaurée, enfin de rarissimes bonus : un Graal à portée de main pour les fans !

Quel rapport avec le Valais ?

Un plat de forme hexagonale, soi-disant taillé dans une gigantesque émeraude et qui avait recueilli le sang du Christ, passait pour le Graal. Dès le XIIIe siècle, les fidèles de Gênes purent l’admirer une fois l’an. Il portait le nom de Sacro Catino (bassine sacrée). En 1809, après la campagne d’Italie menée par Napoléon, ce Graal a été transporté en France. Il n’est pas exclu qu’il soit passé par les Alpes, voire le Valais, pour arriver sur Paris. L’examen de la Sacro Catino démontra qu’il s’agissait d’un verre coloré. Aujourd’hui, ce Graal est de retour à Gênes, exposé à la cathédrale Saint-Laurent.

Note: cet article est paru une première fois sur l’ex site alternaTiVe. Il faisait partie d’une série « Feel Good Movies ». J’ai décidé de les transférer progressivement sur Valais Surprenant.