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Avec ses bracelets, le Valaisan Damien Perrin ose une idée simplissime. Ses cordons nouent autour de ton poignet un motif gravé au laser sur du bois récupéré. Le concept de sa marque Wooper vient de séduire la chaîne de magasins Nature et Découvertes.

 

Wooper, c’est un petit bout de bois qui peut prendre un tel volume que je te raconte pas… Car les temps se montrent favorables envers la marque de Damien Perrin. Les méfaits du plastic sont dénoncés en masse. Tu commences à réfléchir avant d’acheter un bracelet craché de Chine, en cette matière polluante, qui exploite souvent ses ouvriers et traverse des milliers de kilomètres avant de salir ton poignet.

Avec Wooper, tu changes d’approche. Damien ne goûte guère les dérives écologiques de la planète. Il se fixe une ligne de conduite: partager « ses valeurs à travers sa créativité et l’artisanat ». Ainsi naît l’éco-responsable Wooper qui change tes habitudes de consommation, qui « unit l’optimisme, la nature », décrit Damin sur son site. « Et je me suis dit que cela serait chouette d’avoir ma propre marque avec mon design », résume d’emblée et de vive voix Damien Perrin, depuis son appartement (et un peu atelier) au Bouveret.

Préludes à Wooper

Oui, car, à la base, notre créateur valaisan donne plutôt dans le graphisme, le webdesign, la gestion de sites. Indépendant depuis 5 ans, son carnet de commandes bénéficie de son excellente réputation. Pourtant Damien aime que ses mains servent à autre chose qu’à cliquer sur une souris. « Je suis aussi un créatif manuel ! » Avant Wooper, il tâte déjà de ce matériau noble qu’est le bois. Il crée des lampes, il remodèle des espaces, un salon de thé, une vinothèque.

Voici légèrement plus d’un an que Wooper lui grignote progressivement ses temps libres.

Depuis le site, tu choisis les motifs proposés ou tu deviens ton propre designer. Damien réceptionne tes volontés sur son ordinateur au Bouveret. Puis il roule vers son Val d’Illiez natal où, dans un atelier, trône l’appareil laser dont le volume équivaut à celui d’une grosse commode. Avec sa précision quasi machiavélique, il reproduit, il découpe à la taille voulue. Damien n’utilise que du hêtre suisse récupéré dans une menuiserie locale. Puis il revient dans ses pénates au Bouveret où il effectue les ultimes finitions.

Les quantités passent de l’exemplaire unique, à 70 pour un mariage, 170 pour une conférence. Damien discute avec les clients. Méticuleux-soigneux, il apprécie que le message gravé sur bois passe. Le Festival Maxi-Rires de Champéry se laisse séduire par le slogan « Never forget to laugh » plutôt que d’y graver son logo… « Mes bracelets, ce sont souvent des coups de cœur personnalisés », observe Damien qui projette la déclinaison de Wooper sur de nouveaux objets comme des boucles d’oreilles ou des médailles.

Vient de tomber une opportunité qui pourrait booster Wooper. « J’ai approché les magasins Nature et Découvertes. Ses responsables ont apprécié mon éthique, mes valeurs, mon positionnement. Cela « matchait » bien ! Je pensais que le directeur de marketing m’en demanderait uniquement pour une seule enseigne, celle de Lausanne ou celle de Sion… » Perdu (ou « Gagné ! », selon l’angle d’attaque…) ! Damien livrera du Wooper partout en Suisse romande. La première volée comprend plusieurs centaines de bracelets – avec 8 motifs différents – et se prépare dans ses finitions aux Ateliers protégés St-Hubert de Monthey. « À plus de 20 unités, je collabore avec eux pour l’assemblage des bracelets lorsque j’ai des quantités importantes. Cela fonctionne super-bien… »

Dans ses projections futures, Damien s’imagine avoir un seul lieu de travail et d’exposition, sortir une nouvelle création par semaine. La période a pris la forme stressante d’une bascule. Diminuer l’activité de graphiste/webmaster ? Augmenter la part de Wooper ? Les envies de Damien oscillent… « Le manque de temps est mon pire ennemi, il faut que je voie comment optimiser tout ça… »

Tu le vois. Wooper, c’est un petit bout de bois qui peut prendre un sacré volume, que je viens finalement de quand même te le raconter.

Joël Cerutti

PS : Comme pour Alpinte, lorsque tu prends un bracelet, deux francs partent dans les comptes de l’Association Summit Fondation.

PPS : Et comme je ne cache rien, j’ai reçu pour mon anniversaire un bracelet Wooper. La curiosité étant une qualité que je cultive, j’ai voulu savoir qui était derrière sa réalisation. Si tu adhères à ce concept: PARTAGE!