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Depuis juin 2020, le projet « Cour de Gare » devient une réalité urbaine à Sion. J’espère qu’en 2024, la réalité finale ne ressemblera pas aux images du site. Il y manque comme un élément majeur et végétal.

 

Selon Le Temps et un de ses articles en ligne, le brave peuple (toi, moi, les autres) redécouvre l’artiste Hundertwasser (https://www.letemps.ch/culture/redecouvrir-hundertwasser). De mon côté, ce créateur autrichien accompagne ma vie depuis mon enfance. J’avais dans ma chambre une affiche qu’il avait réalisée pour les JO de Munich en 1972. Que voici, que voilàààà :

Du bô qui vibre, du chatoyant, du marrant, du faussement enfantin et pétri d’énergies dynamisantes, hein, dis ? Cela t’influence pour la suite de ton existence, sisisisi! Toujours les narines et les yeux dans les bouquins, j’ai découvert un autre pan de ses activités : Hundertwasser architecte. Les maisons ou les immeubles qui sortaient de son imaginaire évoquaient un peu celles d’un Hobbit sous exta. Hundertwasser était aussi mandaté pour rendre joyeuses des constructions où le premier bâtisseur avait oublié que des personnes devaient y habiter. Hundertwasser y ajoutait des fresques colorées, plantait des arbres sur le toit ou même dans les chambres. La froideur fonctionnelle fondait face à la chaleur de son humanité urbanistique (pas mal, la phrase !).

En juin 2020, la Capitale a commencé la construction du projet « Cour de Gare, nouveau cœur de Sion ». Cette « pièce maîtresse (…) fera office de pivot entre la ville historique et la ville nouvelle appelée à se développer au sud des voies ferroviaires de la commune ». Qu’il m’informe le site officiel dévoué à cet aménagement (http://www.cour-de-gare.com/fr/accueil). Le moment est à l’observation. Regarde ce que sera Cour de Gare :

Cette chronique n’engage que ma subjectivité revendiquée. Perso – et en y mettant toutes les pincettes diplomatiques possibles – je trouve que cela offre une convivialité carcérale digne de l’ex-URSS. Les simulations ne se donnent même pas la peine de mettre trop de verdure alibi en pixels ! Elles te laissent face à du brut bétonné, du glacé, du figé. Pour moi, désolé, c’est juste sans âme.

Cet ensemble se montre cohérent avec ce qui a poussé en face : tout le complexe noirâtre de bâtiments dédiés au campus de l’EPFL Valais Wallis. Ah ouais, il y a de l’harmonie, pour sûr de certain.

Et nous voilà au moment P comme pivot de cette chronique.

Je pourrais en remettre des couches d’ironie, me répandre en fielleux sarcasmes. Facile. Je préfère ouvrir une porte d’espoir… Je me dis que cela doit être au stade de brouillon, d’esquisses. Que le Valaisan sait ce qui se passe ailleurs. De partout, suite à quelques évolutions climatiques, les autorités plantent. À fond de racines : (https://blogs.letemps.ch/david-martin/2020/05/10/vegetaliser-les-villes-pour-mieux-affronter-les-crises-sanitaires-et-climatiques/ ou https://usbeketrica.com/fr/article/canicule-vegetaliser-les-villes-maintenant-encore-possible ou https://www.linfodurable.fr/environnement/vegetalisation-des-villes-une-reelle-solution-pour-sadapter-aux-changements)

Les agglomérations urbaines passent à l’architecture végétale. Au centre de Shanghai – oui, la mégapole avec 24 millions d’habitante.s. – un projet de ferme urbaine prend forme. Cela devrait ressembler à ça :

Donc, ici, dans notre canton, outre en ça de par nos monts, ils devraient bien la sentir, cette nécessité de chlorophylle ! Que cela améliore ce qui nous est montré maintenant ! Parce que là, en l’état, en toute franchise, c’est comme si l’architecte te collait en prison esthétique pour une faute que tu ignorais avoir commise.

Joël Cerutti