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Unique en son genre, le Vision Art Festival (VAF) permet au Street Art de s’éclater en altitude. Crans-Montana s’avère la seule station qui offre ses murs aux rois de la bombe. La 5e édition débute le lundi 22 juillet 2019. Retour sur la première réalisation, qui a tout lancé, en octobre 2014. Et tu sais quoi ? Valais Surprenant détient les SEULES photos de ce départ coloré !

 

Tu crois que je bluffe ? Documente-toi et tu te rendras à cette évidence : grâce au VAF la station de Crans-Montana est vareuse, pardon, est unique ! (*) Les cités qui offrent aux artistes du Street Art des murs pour s’y exprimer ne manquent pas. Déplace-toi géographiquement et alphabétiquement à :

Aberdeen (Écosse), Birmingham (Grande-Bretagne), Bristol (Grande-Bretagne), Eindhoven (Pays-Bas), Margate (Grande-Bretagne), Porto Alegre (Brésil), Porto (Portugal), Reykjavik (Islande), Saarbrücken (Allemagne), Saragosse (Espagne), Stavanger (Norvège)

… et tu materas des centaines de surfaces urbaines ennoblies par de riches talents. Tu reprends la liste et tu regardes leurs altitudes, à ces villes. Elles tutoient la plaine. Aucune en montagne ! Le Vision Art Festival se revendique comme une exception de Street Art en station, dans les alpages, proches des sommets. Du Ô combien surprenant et (d) étonnant qui se renouvelle chaque année (la 5e édition de 2019 débute ce lundi 22 juillet).

Le VAF possède une cote en maille d’enfer dans le milieu.

L’édition 2018 a dû trier parmi 320 dossiers avant de sélectionner six élus, des artistes invités sur les lieux alpins. Une cinquantaine d’œuvres marque les esprits et les façades, tu les admires sur cette carte interactive : https://abens.se/vaf-map/

Ce genre de créations se révèle du concentré de bombes côté réseaux sociaux. Fortement sollicités et utilisés par les adeptes du Street Art, l’impact ne manque pas de muscles numériques. Le site d’Okuda San Miguel s’est payé dans les 4 millions de vues durant la période du VAF en 2015…

 

Ce qui véhicule, tu en conviens, une image reliftée des lieux. « Très vite, les responsables touristiques ont pu voir les retombées en termes d’images et le réel potentiel médiatique. Nous sommes de plus en plus sollicités pour des partenariats », me glissait Gregory Pages, président, fondateur et curateur artistique.

5 ans d’union, ce sont des noces de bois, ce qui me permet de revenir aux racines du VAF, le 4 octobre 2014. Un mois avant la parution du « Valais surprenant et (d) étonnant » tome II (Éditions Slatkine), j’ai la chance de me retrouver à 2 112 mètres aux côtés d’Hebru Brantley. J’assiste à la naissance du VAF en direct life et je suis le seul, l’unique, l’incomparable (j’en fais trop, et alors ?) à pouvoir le photographier

Impressions d’époque ? Impression d’époque :

Street Art à 2 112 mètres d’altitude

DES CLOCHES ET DES BONBONNES   Ce samedi 4 octobre, Hebru Brantley réalise l’œuvre la plus haute de sa vie. Lui qui vient de Chicago, il donne de l’oxygène à ses créations et le coup d’envoi du Vision Art Festival. Une initiative qui revigore l’image de Crans-Montana.

Dans la cabine qui le descend de Chetzeron à Crans, Hebru Brantley essaie d’oublier le vide. « Je suis là pour te protéger, mon chéri », lui assure son amie, qui lui tient fermement la main. Sacrées émotions pour celui qui, du haut de ses 32 ans, a initié le style « afro futurisme », un mélange qui brasse comics, manga ou culture pop. D’ordinaires, ses œuvres flirtent un peu plus avec le plancher des vaches. Ici, il les côtoie sur un alpage !

Ce samedi 4 octobre 2014, vers 16 h 45, Hebru Brantley laisse derrière lui sa première réalisation sur le sol européen et la plus haute de sa vie.

Rapide autorisation

Lui qui débarque de Chicago, la transition se révèle pour le moins spectaculaire. Passer de 182 mètres d’altitude aux 2 112 de l’alpage au-dessus de Crans-Montana, il ne s’y attendait pas.

Il a commencé son travail vers les midis sans plus s’arrêter une seule minute durant presque cinq heures. « Pas même pour avaler un sandwich », dit François Babel, un des responsables de sa présence à Crans-Montana.

Concentré dans son monde, Hebru Brantley investit les murs d’un petit édifice, pas loin des remontées mécaniques. Celles-ci, par le biais de leurs responsables, ont d’ailleurs donné une rapide autorisation pour que des artistes de Street Art puissent s’exprimer sur les diverses façades de leurs installations.

« La proposition ne les a pas effrayés du tout, ils étaient en quête d’une idée de ce genre qui revigore leur image et celle de la station », reprend François Babel.

Quinze jours après sa réalisation en octobre 2014, retour sur les lieux de la première fresque.

Soutenu donc par les remontées mécaniques, Crans-Montana Tourisme, les six communes du Haut-Plateau et M4 Culture, voici que naît officiellement le Vision Art Festival (VAF). Hebru Brantely lui sert en quelque sorte de « teaser » avant la venue d’autres artistes, cet automne puis en 2015.

Gardé son univers

Gregory Pages, qui assure la fonction de directeur artistique du VAF, a su persuader Hebru Brantley d’ouvrir les feux de cette initiative très particulière. Il l’accueille à la Galerie Frank Pages de Genève, une première européenne pour celui qui a déjà exposé à San Francisco, Atlanta, Miami, Seattle, Los Angeles ou New York.

Forcément, un alpage, cela change les perspectives… Aux bruits des cloches, un peu plus bas, répond celui de la bille à l’intérieur des bonbonnes qu’il agite.

Malgré un monde aux antipodes du sien, Hebru Brantley a gardé son univers.

Celui qui a fait sa réputation dans les milieux artistiques, celui qui lui permet d’avoir des contrats avec Adidas, Nike, Hublot ou Ferrari… Quand Hebru Brantley crée, il se laisse porter pour les 4 000 morceaux qu’il a dans son iPod.

Là, plutôt ému par le voyage en télécabine, il se révèle incapable de se rappeler ceux qu’il a écoutés à Chetzeron… « Tout ceci positionne Crans-Montana dans un domaine où on ne l’attendait vraiment pas ! », souligne François Babel. Hebru Bradley doit penser la même chose… mais pour d’autres raisons !

Texte et photos: Joël Cerutti

(*) Si quelqu’un trouve de qui vient cette plaisanterie dans un sketch célèbre des années soixante, qu’il me contacte ! C’est un défi !

Bonus photos avec Icy and Sot (toujours octobre 2014)

Icy and Sot ont été les seconds artistes conviés par le VAF en octobre 2014, encore quelques vues d’époque après leur passage.

 

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