Sélectionner une page

 

Tu trouves Edith Bruchez à l’entrée du Châble dans sa « Ruche », une boutique qui porte aussi le nom de « Docteur Abeille ». Par divers canaux, cette « messagère » te permet de te soigner. Elle gère aussi chaque année le Salon Synergie Santé et possède un parcours de vie riche et fascinant.

 

Ce jeudi-là, les microbes ont toqué à la porte de mon organisme. Et ce con la leur a ouverte ! Au Châble, face à Edith Bruchez, je ne suis qu’éternuements, mon nez s’est transformé en robinet. Durant l’interview, je dois lui épuiser sa boîte de mouchoirs. Edith, je la connais par le biais de son Salon Synergie Santé (voir vidéo plus bas). Je désirais depuis deux ans en apprendre plus sur elle, sur cette dame qui concentre les vibrations positives, qui délivre son don les deux pieds bien ancrés sur Terre.

« Il paraît que vous êtes guérisseuse… »

Edith, je l’avais déjà découverte via un excellent article dans Le Temps par une journaliste qui la « testait ». La première approche débutait sur un malentendu. « Il paraît que vous êtes guérisseuse », lui avait dit ma consœur au téléphone. « Pas du tout ! Je ne peux pas être la guérisseuse de quelqu’un d’autre… » « Mais on m’a dit qu’en ressortant de chez vous, on se sent bien… » « Sans doute, mais je ne suis pas une guérisseuse, je suis une messagère… » Tes sourcils se froncent d’interrogation légitime ? Pour comprendre, je laisse Edith décrire comment se passe un rendez-vous chez elle. Après la limpidité éclairera ton esprit.

« Je ne souhaite pas savoir pourquoi la personne vient chez moi, car cela pourrait m’influencer. Lorsque tu arrives, tu tires une carte d’un oracle et tu choisis un flacon d’huile essentielle. À la fin de la séance, nous regarderons tes choix pour évidemment savoir que le hasard n’existe pas. Ensuite, tu t’allonges sur la table et je débute le soin énergétique. Je commence toujours par les chevilles, parce que c’est là que je peux sentir les blocages, et je remonte jusque vers la tête. Ensuite, cela dépend des personnes. Parfois, lorsque je perçois des gros problèmes, cela peut me faire venir la larme au menton. Certains se lâchent, s’effondrent et laissent tout sortir. D’autres se reprennent. Je ne parle pas durant les soins. Lorsque j’ai fini, je me lave les mains et j’explique mes ressentis, les blocages et je transmets les messages qui sont venus des êtres de l’autre côté. »

Par la suite, comme un effet « ardoise magique », la messagère Edith ne garde aucun souvenir de la séance. « Ils appartiennent à la personne qui en fait ce qu’elle en veut. » Des patientes lui assurent qu’elle délivre des informations comparables à celles de médiums ? « Cela me rassure, cela me dit que je suis juste et ça me remet sur les rails. »

« Pas me prendre la tête avec ça »

Il est temps – je trouve – d’ouvrir la parenthèse classique sur la façon dont Edith perçoit son don. Ce qui lui amène un léger sourire. « Je ne vais surtout pas me prendre la tête avec ça ! Tout le monde le possède, ce don. C’est à toi de voir si tu as envie de le développer ou pas. À la base, certains naissent avec un moteur de Ferrari, d’autres avec celui d’une 2 CV. Cela roule quand même. La 2 CV doit travailler pour se maintenir. Chez la Ferrari, ça coule de source. Lorsque je me suis rendu compte que j’étais une messagère, j’ai appris pas à pas, sans être dans la souffrance. J’ai dû comprendre comment garder une distance et me protéger dans mon ressenti. Je suis surtout restée bien ancrée sur Terre même si je suis connectée avec en haut. La vie n’est pas plus facile pour autant : tu galères, tu traverses les mêmes épreuves. »

« Je n’avais jamais trouvé ma place… »

Le fil rouge de son parcours de vie se dévide comme une pelote de laine, se tricote avec des mailles à l’endroit, à l’envers. « J’ai voulu suivre une formation d’aide en médecine dentaire, sans trouver de place d’apprentissage. Alors, j’ai étudié l’anglais, j’ai été monitrice dans une école de ski, j’ai travaillé dans les cabanes, je suis partie en Amérique du Nord, à Seal Beach, en Californie… »

Le suicide de son petit frère, en 1993, place un jalon fort et « révélateur ». « Je faisais de la peau de phoque quand c’est arrivé. Je n’avais eu jamais autant la frite, il était là, il était avec moi. Il était bien, il avait choisi d’aller où il le voulait pour être en paix. Mon frère parlait à travers moi… »

Puis Edith rencontre Paul avec qui elle a un enfant, Valentin. Après une ultime expérience de travail « catastrophique » – qu’elle paie par une hernie discale – elle prend le cap de l’indépendance.

« J’ai proposé à Paul d’ouvrir un magasin où l’on vendrait les produits de ses ruches. Il m’a traitée de zinzin. Je lui ai répondu que tant qu’on n’essayait pas, on ne savait pas… »

Edith repère au Châble un panneau « à louer » sur la vitrine où se trouvait auparavant une droguerie. Elle obtient le bail. « Les abeilles ont été le déclencheur. Je n’avais jamais trouvé ma place jusqu’à l’ouverture de cette boutique. »

Qui porte le nom de « La Ruche – Docteur l’Abeille », ce qui dit tout…

Immédiatement en pratique

Autour de ce noyau central, Edith se (re) construit depuis 2004. Elle récolte des diplômes en Naturopathie, Aromathérapie, Massothérapie. Elle se forme en apithérapie, auriculothérapie, chirologie, plus les soins énergétiques. Les certificats, les papiers, cela rassure les gens, cela « pose les choses ». Edith les met immédiatement en pratique. « J’aime sortir de mes zones de confort, oser. Pour intégrer ce que j’apprends, je le pratique dans les deux jours. Comme ça, j’ai moins peur. Cela se met en place car plus tu travailles, plus tu te fais confiance. »

Edith décide, voici quatre ans, d’ouvrir un Salon Synergie Santé. Qui porte sa griffe. Car elle trie les intervenant.es, son but ne visant pas le tiroir-caisse. « Punaise ! On ne parle plus que de dollars dans le domaine de la santé ! De se focaliser plus sur l’argent que sur les patients, cela me déprime. Il est important que dans le Salon les visiteurs sentent que nous ne sommes pas là pour du business et bien pour les écouter, les guider. »

(Interview réalisée en 2017 pour l’ex-site alternative télé où Edith m’explique le pourquoi du comment de Synergie Santé)

Népal : renouer avec l’essentiel

Les mouchoirs humectés se multiplient, la corbeille se remplit. Impossible pourtant de boucler la conversation sans aborder avec Edith le volet « Népal ».

« J’y ai un petit frère de cœur, Sudhan. Un de mes oncles l’avait eu comme guide lors d’un trek puis il l’avait invité à venir en Valais. Sudhan m’a expliqué ses conditions de vie, ce qui se passait dans son village. Je lui ai dit d’ouvrir un compte chez lui et que je lui verserai de l’argent pour que ses enfants puissent aller à l’école. Je ne lui promettais rien – quand cela arriverait et combien – car de mon côté je faisais aussi ce que je pouvais ! »

Depuis, Edith se rend sur place, à Chimding Solukumbu. « C’est là que tu renoues avec l’essentiel, c’est ce qui manque à nos sociétés trop gâtées. Il y a des jours où je rêve de n’avoir qu’un four à bois, un lit, des toilettes, un réchaud à gaz… et c’est tout ! Avec ça, tu vis ! Les connexions que j’ai là-bas sont d’une puissance infinie. Quand tu pars, tous les gens du village viennent te dire au revoir. Lorsque je reviens ici, c’est très difficile. Nous vivons ici à un rythme de malade qui n’est pas adéquat pour que l’homme puisse être ! »

Edith a encore des projets qui se composent au fond de son cœur avec acuité et précision. Les éléments s’assemblent et tu resteras sur ta frustration car je n’en écrirais pas plus. Edith SAIT que cela se concrétisera.

« La vie, si tu lui fais confiance, c’est dingue ! Elle te guide pour que tu ne lâches pas tes rêves… »

Je suis reparti de chez Edith avec un arsenal de gouttes, d’huile essentielle, de vaporisateur, de bonbons issus du travail des abeilles. Deux jours plus tard, le picotement dans la gorge a disparu, le nez respire et mon cerveau a même réussi la synthèse de mes sept pages de notes. Que vive la propolis!

Joël Cerutti

 Photos Népal : Anne-Lise

Le site de La Ruche, Docteur Abeille

Cet article t’a fait du bien ? Ne le butine pas seul dans ton coin, essaime-le de droite, de gauche, un peu partout, quoi…