Sorti fin septembre 2018, le livre « Haute Fondue » de Jennifer et Arnaud Favre cartonne autant en librairies que dans les médias. Retour avec notre tandem sur une année complètement allumée. Se profilent une future traduction de l’ouvrage, un festival de fondues à Oslo et le neuvième organisé par les Compagnons du Caquelon à Noës, Valais, Suisse, Europe, Monde, Système solaire.
Par Saint Gruyère, Saint Vacherin, Saint Emmental, Saint Sbrinz, Saint Tilsit ou Saint Appenzeler, quel crémeux carton que voilà ! « Haute Fondue » ? De la haute tension, sans fil, pour l’éditeur Helvétiq ! Le courant a passé avec le lectorat : 7 500 exemplaires déjà écoulés dans les librairies. Oui, tes rétines ont bien lu, 7 500 exemplaires et le compteur ne se bloquera pas de sitôt. À nos hérauts d’analyser leur succès.
« Le fait d’être un duo jeune, qui joue franc jeu, un peu rock’n’roll avec nos tatouages, pas très formel, cela cassait les codes… mais pas trop ! », me confient Jennifer et Arnaud Favre dans leur fief de Riddes. Déclenchée officiellement au Festival du livre suisse à Sion le 21 septembre 2018, l’onde de choc « Haute Fondue » a secoué les premiers intéressés. « On ne s’y attendait vraiment pas et notre éditeur non plus. Il a dû très vite lancer des réimpressions. « Haute Fondue » est tombé pile au moment opportun… », continuent Arnaud et Jennifer.
« Haute Fondue » et l’émeute frisée
Démarre dès lors un marathon d’une quarantaine de dédicaces qui défient les tabous et brisent les ukases (voire l’inverse).
« Au Payot de la gare de Cornavin, il y a eu ce Fribourgeois, qui portait un attaché-case. Il ne voulait absolument pas goûter autre chose qu’une fondue au vacherin. Pour lui, c’était une hérésie d’avoir d’autres recettes. Nous avons quand même réussi à lui faire déguster la nôtre avec le dernier bout de pain qui nous restait. Il a avalé avant de nous demander : « Bon, il est combien, votre bouquin ? » Et nous nous sommes rendus au Salon Goûts et Terroirs de Bulle avec du fromage valaisan ! On s’attendait à se faire massacrer et les gens ont été adorables. Ils ont trouvé nos mélanges subtils, sympas, agréables… »
Au Salon du Livre, Jennifer et Arnaud reçoivent, en théorie, l’interdiction d’allumer le feu sous un caquelon. Dans la pratique, un certain caractère obstiné prend le dessus. « On a dit « Fuck off les consignes ! » et on a réalisé notre fondue. Jusqu’alors le stand était vide, il s’est vite rempli. On a frisé l’émeute ! »
En Terre étrangère, à Paris, Jennifer et Arnaud se sont retrouvés sur le trottoir avec leur arbre à fondues.
« Il n’y avait pas assez de place dans la librairie Des Alpes. Alors on est sorti à l’extérieur… Au départ, ils ne vendaient pas notre livre, nous avons apporté nos exemplaires. Depuis, ils nous en commandent. »
À ce stade de l’article, j’ouvre une parenthèse sur l’abnégation et le sacrifice. La fondue se déguste chaude et rien ne tombe tout cuit dans l’escarcelle. « Haute Fondue » exige des kilomètres de déplacements, des jonglages subtils avec les heures sups au travail qui deviennent des congés, de l’organisation pour garder un enfant.
Et s’il n’y avait que ça…
« Haute fondue » grâce au culot personnalisé
Comment crois-tu que Le Nouvelliste L’Illustré, A Bon Entendeur, La Première, Couleur 3, Migros Magazine, LFM, Radio Fribourg, Rhône FM, France Inter, Canal plus se sont captivés pour « Haute Fondue » ?
« Notre éditeur a réalisé les contacts médias de base. Mais Arnaud passe des nuits entières à rédiger des mails personnalisés aux journalistes… », explique Jennifer. « J’y vais au culot, j’explique qu’on a un livre cool, qu’on est les seuls à l’avoir fait ainsi et qu’ils peuvent me téléphoner au 079… », détaille Arnaud.
Face micros ou caméras, le tandem Jennifer et Arnaud Favre paie de sa personne. « Sur Rhône FM, nous avons fait une fondue à 6 h 30 du matin et à 6 h 31 on buvait des canons. Aux matinales de Couleur 3, même si c’était 7 h 30, tout le studio s’est pointé autour de l’arbre à fondues. À LFM, nous étions pris dans une tempête de neige et des bouchons. L’interview a commencé au natel durant 15 minutes et nous avons pu être au micro durant 4 minutes ! » Une double constante relie ces médias : celle de diversifier les questions et de se planter constamment sur le prénom de Jennifer. « J’ai eu droit à des Jessica, Fanny, Virginie, Melissa alors qu’ils ont le bouquin devant eux ! », tempête la concernée.
Sur Paris, Jessica, Fanny, Virginie, Melissa, Jennifer et Arnaud s’immiscent dans l’émission « On va déguster » (dimanche, 11 h 03, France Inter). Un miracle imputable au carnet d’adresses de leur photographe Dorian Rollin qui en connaît l’animateur. Arnaud négocie âprement une double présence. « Ils voulaient soit l’un, soit l’autre, alors que ce livre a été écrit ensemble. Finalement, en cuisinant une fondue en direct, nous avons pu rester tout le temps ! Et ils ont appris ce que ça voulait dire de faire Schmolitz ! C’est aussi l’interview qui nous a fait le plus flipper. C’étaient des pros et nous avions intérêt à assurer… »
« Haute Fondue » et les polémiques publicitaires
Cette copieuse couverture médiatique déclenche parfois des réactions ou des commentaires inattendus. « Durant l’émission « On en parle » sur La Première, les véganes nous sont tombés dessus sur les réseaux sociaux. Pour eux, la fondue, c’est le mal. Car le lait est issu de la traite, ce qui correspond au viol non-consenti d’une vache… »
Une autre polémique – politique cette fois – est lancée par le site d’extrême droite Les Observateurs. « Sur le Matin on line, j’ai eu le malheur d’avouer aimer une fondue avec du fromage de chèvre dans laquelle on mettait encore du curry et de l’ananas… », confesse Arnaud. Et après ? « Le site m’a accusé de dénaturer un plat national ce qui mériterait la prison ! » Un article qui déclenche un bon millier de commentaires…
« Nous avons pris ça à la rigolade car c’était aussi une belle publicité pour le livre. »
N’en déplaise aux traditionalistes psychorigides, « Haute Fondue » se prépare pour novembre à une traduction anglaise. Jennifer et Arnaud s’envoleront aussi direction Oslo. « Cela a beau être un pays du Nord, ils ne connaissent pas les plaisirs du caquelon. Nous serons dans un quartier de bobos hipsters qui découvriront des produits suisses et auront un Festival de Fondues. »
L’actu immédiate des Compagnons du Caquelon est tombée le dimanche 25 août 2019 au Café des Voyageurs à Noës. Le 9e Festival de Fondues a soumis à la curiosité de ton palais une trentaine de déclinaisons… Tu penses bien qu’avec plus de 80 inscrit.e.s, c’était du genre plein et bourré. De quoi s’écrier avec Jennifer et Arnaud que : « La fondue va conquérir le monde ! » Ce qui justifie le titre.
Joël Cerutti
PS : Dans « Le Valais surprenant et (d)étonnant », tome 2, paru en 2014 aux Éditions Slatkine, je détaillais déjà en page 104 les origines des Compagnons du Caquelon. Tu ne les trouveras donc pas dans cet article.
Ça c’est des vrais…
Bonheur total de voir qu’avec la gniaque on arrive à conquérir le monde…
Et le gras c’est la Vie🤣🤣🤣
Bravo cet’ékip, on vous aime très fort😘😘😘
Go Arnaud / Jennifer Go !!! Tu pourras toujours compter sur le Mondial de Fondue ;-)))