Sélectionner une page

 

En quête d’équilibres, Maxime Deroubaix apprend à s’aimer lui-même. Dans son ouvrage « De la tête au cœur », il s’adonne à une autothérapie, quasi en temps réel, où il dévoile sans pudeur ses réussites comme ses échecs. Rencontre avec quelqu’un qui signe un livre de développement personnel… très personnalisé.

 

Lorsque tu l’observes, Maxime, il a ce côté appliqué des élèves qui cherchent l’excellence. Et qui finit par comprendre que les plus marquantes leçons sortent de son for intérieur. Il découvre aussi que les clés du développement mettent parfois du temps à s’ajouter/s’ajuster dans son trousseau, à trouver une juste place.

Dès son adolescence, à Toulouse, Maxime entame « sa plongée spirituelle », il s’essaie à une expérience de « rebirthing », cette technique respiratoire qui te permet de revenir aux origines, aux sensations de ta naissance, celles où tu prends justement une nouvelle place dans le monde. Il la tente aux côtés d’une amie – « Ça n’a heureusement pas marché ! » – puis la teste en solo. « Cela a été comme dans « Stargate », la porte des étoiles, comme un bond en avant, une propulsion dans une vitesse inimaginable. Si j’avais envie d’explorer ça ? Oui ! » Cette expérience tombe chez quelqu’un qui place très vite « La Prophétie des Andes » (de James Redfield, publié en 1993) sur sa table de chevet. Avec un « enthousiasme exacerbé », il découvre les synchronicités et « le monde sous un autre visage ».

« Vortex positif »

Placé en internat, il partage cette passion avec trois autres copains de chambrée. « On s’exprimait avec harmonie dans un vortex positif. Il n’y avait pas besoin de jouer des coudes pour émettre des opinions. » Pour Maxime, cela le change. Il lui est difficile d’échanger avec ses parents et son frère accapare la parole, coupe dans la sienne. Maxime se met à coucher sur papier ce qu’il ressent autour de « la création de l’univers, sa visualisation, qui est fabuleux et complexe. » Cela le saisit une nuit, il écrit non-stop ses impressions. Les dix pages qui en ressortent servent de lancement à son premier livre. Lui qui se forme comme menuisier ébéniste, il met en place les poutraisons de sa pensée.

Depuis toujours, par instinct, Maxime sait que sa destinée de Toulousain passe par les montagnes, les Alpes. Un jour, il franchit le cap (ou les cols) et se retrouve sur le toit d’une vieille écurie, à Vollèges, avec le glacier du Trient en face de lui. Il s’adapte à la mentalité valaisanne. « À Toulouse, l’ambiance est assez festive et arrosée, je ne voyais pas trop la différence ! » Sa compagne d’alors, qui devient son épouse, le fixe définitivement chez nous. Maxime, par contre, n’atteint pas son équilibre chez ses employeurs.

Des cris comme dans « L’Exorciste »

À 23 ans, il développe un marketing de réseau, une fois, deux fois (en parallèle, il reprend un emploi fixe), le troisième entraînant un divorce et « un gros burn-out », ce qui le conduit vers son second livre. En arrêt de travail, son médecin l’encourage « à prendre du temps pour soi », à se libérer d’anciens blocages, à s’aménager une vraie place dans son existence.

Maxime part suivre un stage au Centre Espace Healing, pas loin de Dieulefit en France, pour mieux « appréhender son mental, calmer cette pipelette dans ma tête qui m’empêche de dormir. » « Mes pensées ne cessaient de dialoguer sans cesse sur des choses inutiles… » Une séance avec un maître de stage remet les pendules à l’heure, voire brise même aiguilles et cadran ! « C’était costaud ! J’attendais mon tour, à l’extérieur, et j’entendais la personne qui passait avant moi crier comme dans « L’Exorciste » ! Quand cela a été mon tour de passer à la casserole, j’ai encore hurlé plus fort, je suis arrivé à sortir mes douleurs ! Lorsque c’est fini, tu te tiens aux murs. Mais le gros du boulot est fait ! »

Analyse lucide et sans fard

S’entame alors une mue, qui court sur six ans, et dont Maxime détaille les étapes avec une franchise souvent (d) étonnante dans « De la tête au cœur ». Il ne cache rien de cette « intimité avec lui-même ». « Pour moi, c’était la bonne manière de me libérer de mes blessures. Il peut y avoir des moments intolérables, je voulais partager les clés pour moins souffrir. Ce qui nous arrive se passe toujours pour notre bien… même si cela ne se voit pas tout de suite. »

Sur vingt-quatre chapitres, Maxime nous permet de suivre son autothérapie quasi en temps réel. Ce journal de bord peut surprendre par une certaine candeur dans la sincérité. Il ne dissimule rien de ses « expérimentations », il essaie bon nombre de techniques. Cela passe souvent, cela casse parfois, l’analyse y est en tout cas lucide et sans fard. Il ne te maquille pas sa vérité, Maxime, cela se perçoit. Il continue à investir en lui-même, dans des formations diverses, à s’accepter dans un équilibre. « Avant, j’étais toujours dur envers moi-même, je m’imposais d’être constamment au top. Aujourd’hui, je m’accorde le droit du lâcher-prise ». Dans cette acceptation émerge enfin sa vraie place. Pourquoi pas celle accordée au bonheur ?

Joël Cerutti – Interview réalisée en janvier 2020, affinée par échanges numériques le 24 mars.

De la tête au cœur, Maxime Deroubaix, Améthyste Editions, 2018.

Riche de ses expériences, Maxime s’est formé comme coach-thérapeuthe : https://www.maximederoubaix.com/

Tu pourrais aussi aimer:

Le faux Alexandre Jardin est né à Crans-Montana en 1985