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« Gooooollllddddfffiiinnnger » a vu la présence de Sean Connery à La Furka.

 

Un «Pèlerinage Ciné» en Valais ? Tu aurais comme un léger intérêt à prendre de bonnes chaussures de marche ou à remplir le réservoir de ta voiture. Depuis plus d’un siècle, le Valais aimante des tournages prestigieux (ou moins)… Un article qui complète les tomes 1 et 2 du « Valais surprenant et (d)étonnant » (Editions Slatkine) sur la thématique. Et que je te remets à jour pour la troisième fois!

 

En cette magnifique et gracieuse année 2019, le Valais a pris une belle couleur cinématographique avec la sortie de « Tambour battant ». Cette imparable comédie de François-Christophe Marzal – sur la rivalité entre fanfares – sublime les rues de Saillon que cela te donne rien que l’envie de t’y ruer pour des apéros tout aussi trépidants. Revenir sur des lieux de tournage, c’est en prolonger l’action. Alors, toi et moi, explorons, notons ces endroits valaisans honorés par le 7e Art et bientôt par nos présences respectives.

En cette similaire magnifique et gracieuse année 2019, le site IMDb des pros du 7e art te signale UNE scène tournée à Sion, Valais, pour la comédie « The Way We Weren’t », diffusée sur internet dès février. Le trailer te prouve que les acteurs semblent avoir une libido active du côté de la Côte Ouest des Etats-Unis. Je n’ai pas repéré Sion…

Si je descends en rappel dans la chronologie immédiate, ma souris, mon clavier et ma sagacité exhument un «Fortuna» (2018) qui plante sa caméra à l’hospice du Simplon (une histoire qui traverse également la Belgique et l’Ethiopie). 

Un an auparavant, au niveau de la bougeotte géographique, toujours IMDb signale un « Blood, Sand and Gold » dont les plateaux servent l’intrigue entre Hong Kong, Dubaï, Mexico et… Veysonnaz. Regarde le trailer, tu captes le Valais durant deux secondes!

Et que nous voilà en 2015 avec la série « Station Horizon »  sur la RTS qui alimente les débats sur l’image du Valais. Certains parlent de «Western raclette» qui louche du côté de la série « Sons of Anarchy ». D’autres, comme nos confrères de l’1dex, y dénoncent une suite de clichés ras-terre avec une image dévalorisante de la femme. Quoiqu’il en soit, esthétiquement, « Station Horizon » réussit le pari de transformer le Valais en Route 66.

J’ai essayé, dans ce qui suit, de classer par films, téléfilms, régions, les principaux tournages qui ont marqué notre canton. J’ai écarté de cette liste les documentaires et les courts-métrages.

Tu les trouves là: https://www.imdb.com/search/title/?locations=Valais,%20Switzerland&ref_=tt_dt_dt . Cette liste se révèle indicative. J’y ai rajouté mon grain de sel d’ancien chroniqueur cinéma au Nouvelliste et de cinéphile… Pour donner du genre, je répète souvent «Sur les traces de…» (qui vient de la seconde version du texte que je respecte dans sa forme originale…)

Films

Sur les traces de Ramuz avec la première adaptation d’un de ces romans sur grand écran : « Rapt » (1933) à Lens. Lire les dessous du tournage dans le  « Valais surprenant et (d)étonnant, tome 2 »

Sur les traces de Jean-Louis Barrault à Saillon, Leytron, Louvie et les Gorges de la Salentze pour « Farinet ou l’Or dans la Montagne » (1939). Il y également des retombées du côté de Bramois pour ce tournage, lire le tome 2 du Guide, page 154.

Sur les trace de Sean – Bond – Connery au sommet du col de la Furka dans « Goldfinger » (1964). Pour frimer, louez une Aston Martin… (images dès 5:34 sur le montage ci-dessous)

Sur les traces de Marthe Keller à Loèche dans « Bobby Derfield » (1977) où l’actrice s’arranger aussi pour caser le mot « Verbier » dans certaines répliques. Normal, elle y séjourne parfois…

Sur les traces de Claude Brasseur et Jean-Hugues Anglade à l’auberge de Salanfe et son lac pour « Les loups entre eux » de José Giovanni (1985). 

Sur les traces de la réalisatrice Léa Pool sur Grimentz et Finges avec « La demoiselle sauvage » (1991)

Sur les traces d’Anémone et Richard Berry avec « Le Petit Prince a dit » (1992), prix Louis Delluc pour la réalisatrice Christine Pascal.

Sur les traces de Jean Yanne et Véronique Jeannot dans le Val d’Anniviers avec « Le ciel pour témoin » (1993).

Sur les traces de Philippe Noiret, Carole Bouquet et Niels Arestrup à St-Luc pour « Le pique-nique de Lulu Kreuz » (2000). Carole Bouquet a beaucoup beaucoup apprécié les vins de notre région.

Et si tu en veux encore du Val d’Anniviers (contrée inestimable à mon cœur), je t’y ajouterai des scènes de montagnes de « Mon Roi » (2015). Le téléfilm « Altitudes » (2017) de Pierre-Antoine Hiroz l’arpente pas qu’un peu ainsi que « Le dernier regard de l’aigle » (1980), autre film de télé, de Jean-Jacques Lagrange avec quelques hélicoptères pilotés par Jean-Marc Bory. Mais j’anticipe un peu sur la partie téléfilm un peu plus bas…

Sur les traces de Vincent Pérez ou Emmanuelle Devos  avec « Bienvenue en Suisse » (2004)  à Troistorrents… En matière de clichés, ce film signé Léa Fazer en manie trois tonnes! Lire le Guide 2 –  p. 35 – sur les lieux du tournage…

Sur les traces de Léa Seydoux et Gillian Anderson à Chalais, Saxon, Collombey, Verbier et Massongex pour « L’enfant d’en haut » d’Ursula Meier (2012). Cette œuvre s’octroie, nous dit le Nouvelliste, « un succès international ».

Je te flanque « L’affaire suisse » (1978) de Peter Ammann à ce stade de l’article car l’équipe a séjourné sur Thyon qui est vaguement dans le périmètre. Dans les seconds rôles, le générique affiche Guillaume Chenevière dans la peau du personnage Fonjallaz.

Sur les traces de la comédie « Win Win » (2013), immortalisée à Saas-Fee, qui suit la demi-finale de Miss Chine en Valais. Authentique…

Je reste à Saas-Fee où se situe toute l’action d’ « Interférence » (2016) signé Christoph Lehmann, une histoire de frères à moitié (des demi-frères, quoi) qui apprennent à se connaître. Une thématique pas si éloignée de la réalisation « De ce monde » (2005) de Frédéric Landenberg dont la fiche technique indique seulement qu’il a été commis chez nous sans préciser les lieux. D’aussi vagues indications concernent « Puppe » (2012), « A Road Appart » (2009) ou « Jour blanc » (1992) de Jacob Berger, mais c’est encore un téléfilm, et, oui, on en parle plus bas.

Walt Disney n’a pas résisté à l’appel du Cervin avec « Le troisième homme sur la Montagne » (1959), oeuvre qui comprend des scènes de danse capturées à Sierre lors d’un festival.

Zermatt qui revient juste dans une « scène de rue » pour « Avec les compliments de Charlie » (1979), polar qui engage une grande star de l’époque, Charles Bronson. En sandwich de dates, je te glisse « 28 secondes pour un hold-up » (1972) dont la scène d’ouverture glisse (elle aussi!) sur le Glacier du Théodule (toujours pas loin du Cervin)… C’est Jean-Claude Killy (skieur) qui en tient le rôle principal (un casseur)… Avec le recul il a trouvé son jeu aussi raide que les pentes descendues. La séquence – magnifique – juste ici: https://www.filmotv.fr/film/28-secondes-pour-un-hold-up/7743.html

Une parenthèse kitsch, comme on est dans les parages, le clip de « Last Christmas » (1984) utilise Saas-Fee comme toile de fond, Et Wham! La preuve (oui, tu as le droit de m’en vouloir!)

Sur les traces du russe Nikita Milkhalkov qui a tourné « Sunstroke » (2013) au Bouveret transformé en port de la Volga ! Film sorti en 2014 du côté russe… et projeté 8 fois en avril 2016, entre Aigle et Vevey, pour que les figurants locaux puissent s’admirer. Et c’en est tout de l’exploitation suisse et française…

Pas loin du Bouveret, l’enfant de notre pays, Frédéric Mermoud met en boîte à Saint-Gingolph une scène sur la frontière Valais/France pour « Moka » (2016).

Sur les traces de l’amour filial avec le petit dernier, « Deux jours avec mon père » (2014) réalisé par Anne Gonthier qui s’est baladé au Sanetsch, à Sion (hôpital) et à Sierre (chantier).

Je déclare officiellement terminée la partie 7e art – enfin presque – avec ce long-métrage dont j’ignorais l’existence jusqu’à ce jour: « Les eaux saintes du Valais – An Heiligen Wassern » (1960), d’Alfred Weidenmann, semble-t-il produit par les Etats-Unis, dont le budget l’a permis de se rendre à Evolène, Mauvoisin, Saas-Fee, Savièse, Sion, Trétien, Vernayaz et Vex.

 

Téléfilms (on y arrive!)

Sur les traces de Jacques Dufilho à Sierre (Château Mercier) avec « Talou » (1980) co-écrit par Lova Golovtchiner. Dufilho aimait bien traverser la ville dans un véhicule militaire, utilisé pour le film, habillé en ersatz de soldat allemand. Ce qui produisait un certain effet… (oui, c’est un souvenir d’enfance, soit de première mémoire…).

Sur les traces de Stéphane Freiss à Chamoson, Saxon, Leytron, Vollèges, Saillon et la vieille ville de Sion pour « Farinet, héros et hors-la-loi » (1995). La scène d’ouverture, filmée par Denis Rabaglia, nous montre ce qu’aurait dû être le reste du film… Et on vous renvoie encore au tome 2 du Guide, p. 154…

Sur les traces de Pascale Rocard à Bagnes, Martigny, Sembrancher et Vollèges pour « Le combat des Reines » (1995)

Sur les traces de Guillaume Depardieu et Jean-François Stévenin, road movie dans la région de Martigny, avec « Ricky » (1996)

Sur les traces de Rufus à Champex pour «Crime à l’altimètre » (1996) de José Giovanni.

Encore sur les traces de Pascale Rocard et Bérénice Bejo entre Sion et Monthey (Théâtre du Crochetan) pour la série «Sauvetage» (2000, 12 épisodes)

Sur les traces de Jean-Luc Barbezat et Jean-Luc Bideau sur l’alpage de Chamosentze (au-dessus de Chamoson, au pied des Haut de Cry), avec « La grande peur dans la montagne » (2006).

Si les téléfilms ont rencontré leur public (à savoir des résultats d’audience honorables voire plus), les films c’est parfois plus… pénible.

Si l’on part aux sources, «Visages d’enfants » (1925) de Jacques Feyder, tourné dans le Val d’Anniviers et le Val d’Entremont, est considéré comme un chef d’œuvre du cinéma muet… par la critique japonaise qui le décrète « meilleur film européen ». Sinon, c’est un bide.

Et cela concernera beaucoup d’œuvres captées dans notre région ! Voire, si vous en avez le courage, le film d’horreur « Humains », de Pierre-Olivier Thévenin (avec quand même Sara Forestier, Dominique Pinon ou Lorànt Deutsch…) qui se trouve chroniqué sur le site nanarland.com dès sa sortie en 2008.  Lire le récit du tournage en plein Lötschental dans le tome 1 du Guide (p.226).

Trois exceptions quand même ! « Derborence », réalisé entre les lieux homonymes et les Haudères, apporte à Francis Reusser un César du meilleur film francophone (1986). Découvrez où il se trouve pour apprendre cette bonne nouvelle en page 163 du tome 2… Reusser qui revient sur nos terres avec « La loi sauvage » (1988) qui sublime, notamment, le Grand-Pont de Sion et les berges du Rhône.

« Azzuro » (2000), de Denis Rabaglia – mis en boîte à Martigny, Riddes, St-Maurice, Sion et Vernayaz se paiera – par la suite, dans les 100 000 entrées en Suisse. Denis étant enfant de Martigny, pour peu que tu creuses comme ma pomme, tu y déniches des scènes tournées pour « Brooklin » (2014) ou « Le crime est notre affaire » (2008). Tu cherches les noms des réalisateurs, cela te fera un peu d’exercice.

Signalons quand même, et pendant qu’on y est, le séjour de Bertrand Blier à Vercorin où il écrivit en partie la pièce de théâtre « Les Côtelettes » vers 1996, devenu un film en 2003.

Je te le serine, ceci n’a que dalle d’exhaustif. Il y manque, pour le moment, les films bollywoodiens… Tu peux compléter pour ton titanesque plaisir d’ajouter ta pierre à l’édifice…

Joël Cerutti

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