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Depuis l’automne 2018, Yvette La Marra a ouvert à Sierre  la première session de son École de Professionnelle de Qi Gong. E-Qi-Libre reste une des rares du genre reconnue en Suisse. Avec une ténacité hors normes, Yvette a renforcé ses lignes de vie et pris confiance en ses capacités.

 

Il doit exister plusieurs Yvette La Marra. Oui, je soupçonne des Yvettes La Marra d’univers parallèles qui auraient débarqué dans le nôtre pour lui donner des coups de main. C’est la seule explication cohérente que je trouve à la profusion de son CV où tu pointes :

  • Une Yvette accompagnatrice de montagne (diplômes en 1999 et 2004)
  • Une Yvette avec un brevet de Sport et Adultes reconnu par Macolin (2003)
  • Une Yvette diplômée d’acupuncture (formée à l’École Supérieure de Médecine Traditionnelle Chinoise) en 2008.
  • Une Yvette qui, en parallèle, effectue à Lyon une double formation en Qi Gong de Santé et en massage TuiNa/AnMo avec un diplôme pour chaque en 2015.

(d’autres Yvette se glisseront d’ailleurs dans la suite de ce texte, sois prévenu !)

 Aujourd’hui, depuis 2018, elle gère E-Qi-Libre une des rares École Professionnelle de Qi Gong en Suisse. Il existerait deux ou trois autres avec des Qi Gong différents. Quitte à froisser sa modestie, Yvette doit assumer le mot « précurseure ». « Pourtant, lorsque je suis allé suivre les cours à Lyon, je voyais ça comme des moments pour moi et ce n’était pas dans l’optique d’ouvrir une école. Cela m’est venu vers 2016. »

« Tu es une pionnière ! », lui répète souvent (et à juste titre !) sa sœur Priska, qui a son bureau de comptable juste à côté de son cabinet.

L’impératrice du Tetris temporel

Y arriver, pour Yvette, c’était ne pas lâcher une seule miette de concession par rapport à ses objectifs. Même quand elle se retrouve mère célibataire à élever trois gosses. Même quand elle cumule les jobs alimentaires de conciergerie, de couture et une décennie de prof en fitness… (ah oui, j’ai oublié sa formation de monitrice en fitness, à Nyon, en 2000). « Cela m’a beaucoup aidé à prendre de l’assurance… », dit-elle.

Yvette se révèle non pas une reine mais une impératrice absolue en Tetris pour remplir la plus petite case dans ses emplois du temps.

Entre septembre 2018 et février 2020, elle ouvre la première session d’E-Qi-Libre. « Je ne me voyais former personne sans que cela soit solide à la base. Pas question de me lancer là-dedans et que ce soit du vent. » Elle a passé tous les cursus côté reconnaissance (ASCA, RME), dû prouver qu’elle savait mieux que personne où elle allait, fournir des supports, des calendriers de cours, des programmes. « J’avais une idée hyperprécise de ce que je voulais avec E-Qi-Libre. Enfin, c’est comme ça un peu pour tout… » Oui, chez les Chinois, elle apprécie le côté « discipliné ». « Et d’un autre côté, je n’aime pas trop l’autorité pas bien placée, les protocoles ou la hiérarchie… »

La philosophie asiatique, le Tao quoi, cela l’a motivée

 « Cela se relie à la Nature, aux mouvements. Je suis fascinée par ce qu’un corps peut faire en passant par la pensée… »

Quel que soit le niveau enseigné, elle capte du premier coup. Comme lors de cette journée porte ouverte où une prof d’acupuncture, qui enseigne 3e année, se révèle d’une limpidité totale aux oreilles d’Yvette. « Je comprenais TOUT ce qu’elle me disait, c’était cohérent pour moi… »

 « Il fallait que j’avance »

Très vite, dans la conversation, après que se dissipe un peu la tension d’une interview, elle me glisse le déclic qui la conduit, elle, Sierroise d’adoption (car née à Evolène), vers le Qi Gong. « J’ai connu, à 37 ans, un grand choc émotionnel, je me suis retrouvée complètement bloquée. Je me suis rendu chez un généraliste qui n’avait aucune écoute. » Alors elle s’est mise à potasser des livres autour de la médecine énergétique, Yvette. « Mon ventre était comme un ballon, je n’arrivais plus à me bouger, je prenais du poids : j’ai changé mon alimentation. J’ai choisi un traitement d’acupuncture et en une dizaine de séances, j’ai vu la différence. En un an, j’étais rétablie. »

Elle franchit le pas. Cette médecine lui parle, pourquoi ne pas la pratiquer, elle ?

« Si je me plantais, j’aurais au moins testé… Je m’étais vue une fois, dans un rêve, assise au bord du lit, la quarantaine, la tête entre les mains, en train de me demander ce que j’avais fait de ma vie. Toute petite, je voulais déjà venir en aide à d’autres personnes. Je ne me suis plus posée de questions, j’ai pris un jour après l’autre. Le temps passe, il fallait que j’avance. C’est ce qui me pousse en avant, ne pas avoir l’impression d’avoir perdu quelque chose. »

Dans ses salaires modestes récoltés, Yvette a trouvé les centimes, les francs, les dizaines de francs, les centaines, les milliers de francs, pour payer son premier cours cash… « Je suis déterminée… »

Ben tiens !

Tu veux rire ? Peut-être jaune ? Lorsque Yvette s’est retrouvée sur le carreau avec ses enfants, elle a passé à la fin des années 90 des tests d’aptitude.

Adolescente, elle avait connu un mépris certain des orienteurs professionnels. Ils la taxaient de brêle, incapable même de passer un CFC. Le test – 6 heures non-stop – a déterminé qu’elle avait des capacités qui auraient pu la faire entrer à l’EPFL… « Je me suis dit que purée que ce n’était pas possible ! »

Ben si !

Bref, avant le Qi Gong, Yvette s’est affirmée dans la formation de guide en moyenne montagne. « Je me suis complètement éclatée à St-Jean. Il y avait cinq branches éliminatoires, j’ai tenu, j’ai appris, j’ai continué… »

 Des claques en énergie positive

Et depuis, Yvette n’a plus arrêté. Elle a su écouter les enseignements de chaque étape de sa vie, transformer les claques en énergie positive. Pour elle et les autres.

« C’est une philosophie de vie : être à l’écoute de soi, de son corps, s’aligner, agir dans le calme. J’ai appris à être consciente de l’instant présent. Ce qui règle les problèmes du passé et arrange bien le futur ! »

Depuis une décennie, Yvette tire ses revenus de ses passions. Elle avoue ses « flopettes » lorsque son premier patient a sonné à la porte de son cabinet… Depuis, elles se sont dissipées.

Comme la routine s’apparente presque à une impossibilité, elle imagine un nouvel échelon. Il s’agit d’un rêve très concret (évidemment que j’en sais plus mais Yvette m’a incité à la discrétion !). Elle lui dit quoi, déjà sa sœur Priska ? « Tu es une pionnière ! » Le succès de ce futur réside dans ce point d’exclamation !

Joël Cerutti

Site E-Qi-Libre
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